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Le point sur la rage
Publié le 15 octobre 2020La rage, une maladie virale mortelle
La rage est une infection virale, due à un Lyssavirus transmis par la faune, surtout sauvage (réservoir naturel). Il en existe de nombreux types selon l’animal-réservoir (chien, chat, chauve-souris, mouffettes, renard, etc.). Tous sont mortels pour l’homme, avec des manifestations neurologiques similaires : une mort lente et douloureuse par encéphalite (atteinte du cerveau).
Cette mort est totalement évitable par la vaccination antirabique des personnes et des animaux infectés. Pourtant on estime à environ 60 000 le nombre des morts humaines dans le monde en 2017. Plus de 95% des cas humains étant dus à des morsures de chiens, contrôler la rage implique de la combattre par leur vaccination de masse. Cela reste coûteux pour les pays pauvres malgré la solidarité internationale (OMS et OIE).
Quel péril sur le territoire national (métropole et Outre-mer) ?
Le dernier cas français autochtone remonte à 1924 grâce aux mesures sanitaires médicales et vétérinaires. Cependant l’importation et le trafic illégaux d’animaux malades ont provoqué plusieurs alertes sanitaires au 21e siècle ; et le réservoir viral des chauves-souris indigènes n’est pas éradicable. Le péril français n’est donc pas absent quoiqu’infinitésimal.
D’après le Centre national de référence de la rage (institut Pasteur, Paris), en 2016 6966 personnes ont été exposés à une possible contamination sur le territoire national (métropole et outre-mer) et 1577 l’ont été à l’étranger (18,5% des consultations). Parmi ces dernières, 57% l’ont été en Asie, 24% en Afrique, 8% en Europe et 9% sur le continent américain.
Du fait des risques géographiques, 94% des personnes exposées à l’étranger ont reçu un traitement prophylactique post-exposition (pour empêcher l’apparition de la maladie après un contact contaminant), contre seulement 42% des personnes exposées en France. Globalement les centres et antennes antirabiques traitent un consultant sur deux.
L’incubation longue laisse le temps de se traiter
C’est pendant l’incubation de la rage qu’on peut la guérir par la vaccination et des immunoglobulines. Suivant la zone d’inoculation, cette incubation peut être très longue, de un à six mois : un délai qui permet à toute personne exposée de consulter un centre antirabique. Ce délai peut être inférieur à un mois si la distance qui sépare la zone d’inoculation du cerveau est très courte (yeux, face).
Les médecins évaluent toujours l’intérêt de cette vaccination dite prophylactique post-exposition (PPE). Trois grades croissants définissent le risque de transmission selon l’exposition : I, II et III. On peut avoir un risque de grade III et ne pas recevoir de traitement prophylactique, car cela dépend du danger représenté par l’animal suspect : il peut ne pas se révéler enragé après sa quarantaine.
En France, les très nombreuses morsures de chat déclarées sont de moins en moins traitées compte tenu du contexte sanitaire. Pour le Centre national de référence de la rage (Institut Pasteur, Paris) le traitement PPE lors de morsures de chien devrait aussi diminuer pour les mêmes raisons (contrôle sanitaire correct). En revanche la fréquence des voyages à l’étranger où le contrôle sanitaire est moindre ou inexistant provoque une augmentation de cette prophylaxie : morsures de singes par exemple.
Qu’est-ce que la vaccination prophylactique post-exposition ?
C’est le traitement instauré après un contact à risque avéré de transmission du virus rabique. C’est une vaccination accélérée qui prévient la maladie mais ne la guérit pas. Pour cette raison on l’appelle prophylactique (préventive) après exposition au virus (post-exposition).
Selon les protocoles, elle comporte 4 à 5 injections successives. Elle peut s’associer à l’injection d’immunoglobulines si nécessaire.
Qu’est-ce que la vaccination prophylactique pré-exposition ?
C’est la vaccination avant tout contact avec le virus. Elle est parfaitement efficace.
Elle est recommandée avant un séjour à risque, en pays d’endémie (quand la maladie circule en permanence dans la faune sauvage et domestique). Elle est toujours préférable à l’affolement lors d’une morsure en pays sanitairement défectueux.
En 2017, Santé publique France recommandait la vaccination pré-exposition en trois injections. Les rappels systématiques ne sont plus nécessaires, mais lors d’une exposition avérée au virus, deux injections supplémentaires sont à faire immédiatement (la trousse sanitaire doit envisager cette éventualité si l’on est loin de tout secours correct).
L’incubation longue laisse le temps de contaminer d’autres animaux et humains
Le virus est presque toujours transmis par la salive de l’animal malade, par morsure ou léchage de la peau lésée ou seulement irritée. L’inoculation se fait aussi par les muqueuses (bouche, nez ou yeux). Enfin, l’inhalation du virus est possible dans les endroits clos : grottes à chauves-souris par exemple.
Après inoculation le virus reste un certain temps au niveau de la peau. Puis il migre dans les nerfs pour remonter jusqu’au cerveau. Plus cette distance est grande plus le délai d’apparition des signes neurologiques est long, et permet la vaccination PPE efficace. Mais au stade des signes neurologiques la guérison n’est plus possible, malgré la réanimation moderne.
En cours de route vers le cerveau il infecte les glandes salivaires, rendant la salive infectante avant que des signes neurologiques soient perceptibles. C’est la cause de sa transmission multiple : l’animal ou la personne infectés paraissent sains. Personne ne s’en méfie.
Vigilance face à un animal inconnu !
Les enfants naturellement portés au contact familier sont à haut risque d’exposition. La moitié des décès mondiaux par rage concerne des moins de 15 ans (40% sont des moins de 5 ans).
A Lyon en octobre 2017 un garçon de 10 ans est décédé de la rage après avoir été mordu par un chiot au Sri Lanka lors des vacances familiales...
Que faire en cas de contact avec un animal suspect ?En présence d’un animal non identifié, il faut éviter le contact, le repousser s’il se fait insistant, à l’aide d’un bâton par exemple. Lorsqu’un animal, même familier, présente un comportement agressif, sans raison, il faut se renseigner sur son état sanitaire, et éventuellement avertir la gendarmerie. Lorsque l’on a été mordu, griffé ou léché, ou seulement si l’on a eu un contact avec un animal suspect :
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Commission médicale FFRandonnée - Mise à jour novembre 2017
Références :
Agence nationale de sécurité sanitaire e : anses.fr/fr/content/la-rage
Organisation mondiale de la santé animale - portail sur la rage: oie.int/fr/sante-animale-dans-le-monde/portail-rage/
Les centres et antennes antirabiques français : pasteur.fr/fr/sante-publique/cnr/les-cnr/rage
Centre National de Référence de la rage (Institut Pasteur Paris) : pasteur.fr/fr/centre-medical/consultations/centre-antirabique