Rencontre avec les animateurs de l'Aventure Puigmal dans les Pyrénées !
Angéline et Alain, tous deux animateurs montagne, étaient présents sur la première édition de l’Aventure Puigmal, événement hivernal de promotion des activités fédérales qui a eu lieu dans les Pyrénées le week-end des 8 et 9 février dernier. Nous avons échangé sur les enjeux de ces événements et la place que peuvent y prendre les animateurs du réseau.
Y a-t-il selon vous des spécificités aux activités de randonnée hivernales ?
Alain : « Parfois l’hiver suscite plus de réserves à la pratique chez le grand public car les contraintes des randonnées sont plus nombreuses. Je pense notamment à la durée du jour, à des conditions météorologiques plus exigeantes ou au manque de repères visuels pour se déplacer… Malgré tout, la randonnée peut être pratiquée en toutes saisons, y compris en montagne. Il suffit d’être suffisamment équipé, d’avoir bien préparé son projet d’itinéraire et de s’entourer d’animateurs ou de professionnels qui ont l’expérience pour conduire des groupes en sécurité. »
Dans le cadre de l’Aventure Puigmal, vous avez proposé au grand public des ateliers « Réussir sa rando raquettes ». Comment peut-on décrire les objectifs de ces ateliers d’initiation ?
Angéline : « En hiver, les enjeux environnementaux sont démultipliés : savoir-faire une trace en terrain enneigé, c’est certes pouvoir tenir compte des enjeux sécuritaires des activités, mais c’est aussi devoir tout mettre en œuvre pour protéger les espèces vulnérables. Il s’agit par exemple d’éviter d’entrer dans les corridors écologiques et les zones réglementées. »
Alain : « Il faut accepter de ne pas chercher à suivre les traces d’animaux, ne pas les pister pour ne pas risquer d’ouvrir des pistes qui faciliteraient par exemple l’accès des prédateurs. Au-delà des apports sécuritaires et de la sensibilisation à l’environnement, nous essayons également de nous servir de la randonnée hivernale comme un support d’animation pour aiguiser le sens de l’observation : les traces d’animaux, les effets du vent ou de la pluie sur le manteau neigeux, la formation des corniches… sont autant de questions posées aux participants par l’animateur pour susciter l’intérêt et l’échange. »
Comment envisagez-vous la place des animateurs dans l’organisation d’événements fédéraux destinés au grand public ?
Angéline : « Un animateur ne fait pas que guider le groupe, il doit permettre de découvrir la nature différemment. »
Alain : « L’animateur doit pouvoir s’investir au-delà de l’animation des groupes, être capable de soutenir la préparation des événements en amont en offrant un conseil technique à l’organisation puis s’impliquer sur les événements pour initier le grand public. La meilleure récompense pour moi c’est quand un participant vient me remercier en me précisant que j’ai su ouvrir des portes et lui donner envie ».
@AuroreIvaldi