Randonner sous la pluie, c’est possible ! Nos conseils et recommandations.

Un vieux proverbe français dit « Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin ». En période automnale et à l’approche de l’hiver, la pluie est de plus en plus fréquente. La pluie décourage la fréquentation et mouille l’ambiance. La question se pose donc : peut-on randonner sous la pluie ? C’est possible, si les conditions sont réunies.

Préparer sa randonnée en étudiant la météo et en conseillant ses adhérents

Hiver comme été, pas de randonnée réussie sans s’être au préalable informé des conditions climatiques à venir. Encore davantage pour la météo en montagne où toute erreur d’appréciation peut avoir des conséquences dramatiques. Des informations officielles sur le site de Météo France pour les sept jours suivants vous permettront d'anticiper au mieux la météo durant votre randonnée. De son côté, l’appli Meteo&radar propose en temps réel des données radar et satellite. Des gratuits (Météoblue, Meteociel) permettent de comparer les modèles de prévisions. Alors, en cas de pluie annoncée, on annule ? Non répond Philippe Naudet, animateur et formateur en Pyrénées Atlantiques « Lorsque nous créons notre programme, nous n’avons pas de maîtrise sur le temps. Si le temps est trop dégradé, nous reportons. Par pluie légère, nous maintenons et nous conseillons nos adhérents sur un bon équipement ».

Pour Jack Carrot, président de la Commission Régionale Formation en Bourgogne-Franche-Comté « le point équipement est à mon avis presque plus essentiel que le point météo ». Le premier conseil est de disposer d’un matériel imperméable adapté, de prendre un soin particulier des extrémités et parties exposées, emporter un change chaud et sec. Il faut comprendre l’importance des précipitations annoncées: pluie forte ? brève ? continue ? L'impact sur l’équipement ne sera pas le même, et l’impact sur le moral non plus ! Mais si l’équipement est adéquat, ce peut être un plaisir …et des souvenirs !

Anticiper les variations et évaluer les paramètres météorologiques

« Nous sommes sur un secteur où le temps varie beaucoup dans la journée. » raconte un animateur du Finistère (29). En pleine randonnée, la météo peut vite transformer une douce balade en traversée désagréable. Comment anticiper les variations météo ?

Il faut évaluer les paramètres de durée et d’intensité, ainsi que la nature des précipitations (averses, pluie éparses, intermittentes, bruine...). L’impact du vent et de sa direction peut renforcer l’inconfort.

En cas d’orage ou de tempête, plusieurs précautions sont à prendre :

Quitter les lieux à risque (sommets, lieux pointus, lieux isolés). En priorité, il faut quitter les lieux ouverts et descendre d'au-moins 30 mètres en-dessous du point le plus haut, calmement. Eviter également les bords de rivières.
Trouver un abri
Se mettre en position de sécurité

Pour plus d’informations, consultez la vidéo de l’association Sikana « Se protéger en cas d’orage ».

Et en cas de pluie légère ? « La pluie fait partie de la randonnée » précise Philippe Naudet, qui est animateur en Pyrénées Atlantiques, l’un des départements les plus pluvieux de France. Si les conditions de sécurité sont réunies, la randonnée sous la pluie est possible, à condition qu’elle n’entache pas le paysage et le plaisir de randonner.

En formation, la thématique de la météo est largement abordée, que ce soit en formation de Brevet Fédéral animateur de randonnée (BF) ou en Certificat Animateur de Randonnée de Proximité (CARP).

Adapter les recommandations au lieu de pratique

Selon votre localisation, les règles, les conditions et les contraintes ne sont pas les mêmes. Il est donc important d’adapter sa randonnée au lieu de pratique. Notamment pour la randonnée en montagne : « Dans les Pyrénées, s’il pleut trop, hors de question de maintenir la randonnée » nous explique Magaly Duloy, animatrice et formatrice dans les Landes (40). Elle ajoute « Avec un public âgé, nous devons absolument être prudents pour éviter les chutes. On regarde la quantité de pluie pour maintenir ou annuler ma randonnée ». Pensons aussi à l’impact sur la visibilité. La prévention étant le meilleur moyen d’éviter un accident.

Jack Carrot conclut « La résilience du groupe (vis-à-vis de la pluie) dépend de son expérience, de son équipement, de sa confiance dans les prévisions, du but recherché ... et de l’étape suivante en itinérance ! ».