Nouvelle formation Santé 2020, témoignage d'un binôme médecin/formateur

Les nouvelles formations Santé commencent à se mettre en place sur tout le territoire. Témoignage de Jack Carrot, président de la commission régionale de formation en Bourgogne-Franche-Comté et de Catherine Kabani, médecin fédéral.  

 

En Bourgogne Franche Comté, à qui s’adresse cette formation ?

La formation santé expérimentale 2021 a pris le relais des sessions Rando santé®, organisée chaque année dans la région Bourgogne Franche Comté. Elle s’adresse à des animateurs SA1, SA2, BFARP, CARP, BFMN qui ont découvert les « besoins » santé dans leurs clubs ; soit pour renforcer les encadrants existants (connaisseurs), soit pour proposer un cadre adapté à une nouvelle demande (découvreurs). 

 

Quelle organisation avez-vous mis en place pour cette nouvelle Formation Santé ?

A la suite de l’ancien cursus, nous nous sommes lancés dans ce nouveau cursus début 2020 avec un stage en présentiel prévu fin mars. Nous avons expérimenté les acquisitions des modules proposés à distance aux stagiaires sur la plateforme Claroline, au moins 6 semaines avant ce stage. Le confinement nous a contraint à repousser le regroupement à Besançon … de six mois ! Les stagiaires ont donc pu consulter les modules de formation à distance, resté ouverts, tout à loisir pendant des mois.

 

Quelles sont les thématiques abordées pendant le temps en présentiel ?

Ces thématiques sont ouvertes aux animateurs brevetés dans les 3 disciplines : Randonnée pédestre, marche nordique et longe côte/marche aquatique. Les objectifs en présentiel étaient de compléter, d’illustrer concrètement les problématiques santé évoquées en FAD :  comment proposer des activités adaptées, s’adressant à des publics plus fragiles. Partir de la connaissance de son public et de ses limitations, en passant par les préparations de parcours spécifiques et l’animation des séances… pour progresser ! 

 

A votre avis, les stagiaires acquièrent quelles compétences lors de cette formation ?

S’ils maitrisent leur pratique de marche, marche nordique ou longe côte, ils doivent mettre leur expertise au service de pratiquants « particuliers », aux capacités physiques diminuées, en adoptant itinéraire, contenu de la séance et comportement à l’état des participants et en particulier du plus « faible ». Connaissant mieux leur public, leurs réactions, leurs limitations, les stagiaires doivent être capables de bien préparer, organiser, animer une séance santé, en toute sécurité.

 

Animation de la formation en binôme : quelle plus-value médecin/formateur ?

Le médecin rassure, conforte, complète, dédramatise l’approche de ces publics et des savoirs « médicaux ». L’information scientifique, mise en exergue lors de la FAD, inquiétait les stagiaires. Les ateliers pratiqués par discipline et les échanges avec les formateurs permettent de saisir comment adapter, choisir les « bonnes pratiques », les attitudes, les comportements, prévoir les matériels, les exercices adaptés, avec l’éclairage des contraintes et limitations médicales éventuelles. Ce binôme est donc très pertinent, essentiel avec des apports complémentaires.

 

Quelles différences, pour les intervenants, avec l'ancien module de formation rando santé ?

Même si la FAD a paru encore dense à beaucoup, elle a permis d’étaler les acquisitions, d’alléger considérablement les apports qui occupaient l’essentiel du temps de stage précédemment. La parole est désormais plus partagée entre participants, grâce aux cas pratiques, aux témoignages, aux échanges, aux retours d’expériences, aux ateliers pratiques. Les relations paraissent moins scolaires, plus horizontales, en particulier si les formateurs s’attachent à construire « avec » les stagiaires, à s’éloigner de réponses standardisées, à mettre en avant le bon sens, l’attention à l’autre, l’empathie…. et les consignes habituelles de sécurité !

 

Quels conseils donnez-vous aux animateurs qui suivent ce stage ?

Des conseils aux formateurs tout d’abord :

Bien s’approprier le conducteur et le support fil rouge en amont. Rechercher la présence de témoignages concrets d’animateurs, de personnes malades. Pratiquer si possible au moins une sortie terrain pour illustrer les obstacles, la vitesse, la pente, les contraintes… Rechercher tous les moyens pour questionner, rendre actif le stagiaire.

 

Puis des conseils aux animateurs :

Renforcer les qualités traditionnelles de l’animateur (autour d’IPECA), mais en les adaptant aux situations, aux publics, aux incidents qui ne manqueront pas d’arriver. Venir avec ses questions, ses interrogations, ses expériences ; repartir avec sérénité… L’animateur vient en formation Santé avec ses connaissances et expériences techniques d’animateur, auxquelles il doit rajouter des qualités humaines : plus d’écoute, plus de patience, d’empathie, de capacité d’adaptation…

 « On croit que c’est plus facile, parce que l’on va moins vite, mais en fait on doit être plus disponible, plus prudent, plus attentif, plus rassurant qu’un animateur normal »

 

 

L’avis du docteur Catherine Kabani :

Dans l’ancien cursus Rando Santé, les médecins donnaient des "cours magistraux" de physiologie et de pathologie. Bien qu'intéressantes, ces informations étaient longues et fastidieuses.

Dans la nouvelle formule Santé, nous considérons que les notions de physiologie sont acquises grâce à la formation à distance et nous insistons sur la personne malade et non sur sa pathologie.

Les ateliers et les cas pratiques permettent d'aborder de nouvelles notions de façon plus vivante et ludique.