Champignons ? On ne mange pas, on protège !

Le saviez-vous ? Les champignons ont une liste rouge des espèces menacées de disparition. Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) l’annoncent en détail et l’on peut se reporter à leurs pages internet (voir les références) pour approfondir cette énième atteinte à la biodiversité. Menacés le lactaire trivial (Lactarius trivialis), le bolet jaunâtre (Suillus flavidus), le bolet bai (Imleria badia) et le bolet orange (Leccinum aurantiacum)…

En conséquence, contentez-vous d’admirer, de recenser, sans rien toucher, ni manger. Car les champignons ne sont pas là pour nos assiettes, ils sont les acteurs de la mycorhyze, la symbiose entre eux et les arbres et plantes à quoi nous devons le spectacle de la Nature. Autant dire : indispensables !

Appartenant à la catégorie des champignons à chapeau, les bolets, les lactaires et les tricholomes s’observent principalement en forêt et parfois en milieu ouvert, des plaines côtières jusqu’en haute montagne, explique la liste rouge des espèces menacées. Ils sont composés d’une partie souterraine filamenteuse, le mycélium, et d’une partie extérieure portant le chapeau, qui contient les spores leur permettant de se reproduire. Nombre d’entre eux vivent en symbiose avec des arbres, qui leur apportent des sucres issus de la photosynthèse et reçoivent en retour de l’eau et des éléments nutritifs.

 

De l’intoxication au décès stupide

 

L’intoxication aux champignons est une ritournelle annuelle de l’ANSES. Mais cela ne change rien pour les services d’urgences.  Plus de 400 cas ont été rapportées par les Centres Anti-Poison français depuis le 1er juillet de cette année (à début octobre). 2024 menace d’être une année… de décès stupides pour les raisons que donne l’ANSES : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique (parfois avec une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, donnant une identification erronée), consommation de champignons comestibles en mauvais état (avariés donc toujours toxiques), mal conservés ou insuffisamment cuits.

Si la grande majorité des situations se résout après des signes surtout digestifs (vomissements, diarrhée, douleurs) vécus dans l’angoisse aux urgences hospitalières surchargées, la mort n’est pas exceptionnelle, par destruction massive du foie, imposant une greffe urgente.

Aux premiers doutes appelez d’abord le centre anti-poison, dont vous relevez localement. Sinon faites le 15 ou le 112. Et pour éviter d’en arriver là suivez les conseils du Centre anti-poison de Bordeaux ici.

 

 

Dr Sophie Duméry, Commission Médicale FFRandonnée

 

Quelques liens pour en savoir plus :

MNHN

UICN France

ANSES

Centres anti-poison

Centre Antipoison de Bordeaux