Pourquoi un « Bon Niveau d’Immersion » en Longe Côte ?
Le bon niveau d’immersion (BNI) est le premier critère technique en Longe Côte.
Dans la définition de la pratique, il s’est très vite imposé comme le garant de l’intégrité physique du longeur pour plusieurs raisons.
Si nous parlons de « bon » niveau d’immersion c’est parce qu’il existe une zone en deçà de laquelle, le longeur se soumet à des contraintes préjudiciables à la longue. Susceptibles de faire survenir des douleurs articulaires (bassin et genoux principalement) et musculaires (lombaires).
La résistance de l’eau (830 fois supérieure à celle de l’air) crée un déséquilibre qui ne peut être compensé par le longeur si lui-même n’évolue pas au niveau de son centre de gravité (situé au niveau du nombril).
C’est cette zone naturelle de confort qui le met en situation de glisser sur l’eau, incliné plus ou moins vers l’avant, et d’avancer efficacement.
Au-dessus du BNI, le corps- trop immergé- est soumis à un effet « bouchon » qui tend à le faire courir et sautiller.
N’oublions pas qu’un kilogramme dans l’eau ne pèse que 400 g (poussée d’Archimède).
Cet effet est donc contraire à la définition d’une pratique nécessairement marchée et pour laquelle la glisse est une composante essentielle du plaisir et/ ou de la performance.
En deçà du BNI, le longeur évolue encore moins dans cette zone de confort. Il se soumet à de trop fortes pressions qui peuvent l’endommager sur le plan articulaire et musculaire. Tout pratiquant connaît l’effort que représente une entrée et une sortie d’eau, et peut mesurer combien à cet instant les contraintes musculo-squelettiques sont importantes voire énormes dans les courants.
En dessous du BNI toujours, la non immersion du bassin provoque sa mise en contrainte par effet de « cisaillements » dû au déséquilibre des pressions exercées sur les jambes ( pression aquatique) et du tronc (pression aérienne).
Le BNI est donc un garde-fou contre une pratique qui ne serait plus marchée-glissée et donc - en deçà du niveau requis- contre indiquée sur le plan du sport santé.
Au-delà de la préservation de l’intégrité physique du longeur, il faut aussi mentionner sur le plan technique l’emploi des ustensiles de propulsion (UP) . Que ce soit avec la pagaie, la palme de bras, ou les plaquettes, le BNI permet de dégager* et d’attaquer* efficacement. C’est à dire en souplesse, avec l’inclinaison nécessaire.
Des lors qu’un longeur évolue en deçà du niveau du bassin par exemple, il raccourcit de fait son geste, et dégrade une technique basée sur l’amplitude et le relâchement. Sa gestuelle se fait plus heurtée, donc moins précise, et réduit considérablement l’appui de l’ustensile. La technique s’en voit dégradée.
A l’inverse, s’il est trop immergé, appui et dégagé se détériorent eux aussi. On voit ainsi le tube de la pagaie « enfourner » c’est à dire rentrer exagérément dans l’eau (entraînant bien souvent la main voire l’avant-bras).
Ce qui altère la qualité de l’appui, crispe et donc ralentit le dégagé.
Idem avec les palmes. Pour une technique efficace, mains et avant-bras doivent rester toujours au-dessus de l’eau.
* Attaque : instant précis où l’ustensile rentre dans l’eau
* Dégagé : instant précis où l’ustensile sort de l’eau
*Retour : phase aérienne entre le degagé et l’attaque
* Appui : phase durant laquelle l’ustensile est immergé, et contribue par son accélération progressive à la propulsion
Conclusion : Que ce soit pour l’intégrité physique du Longeur, ou pour s’améliorer toujours techniquement, que ce soit à mains nues ou avec Up, le BNI doit être encouragé et respecté dans nos clubs, en mode loisir ou en compétition.
Cette notion est et doit rester indissociable d’une pratique voulue pour se faire plaisir, sans se blesser et ce, quel que soit l’intensité ou la régularité de nos séances.
Article rédigé par Thomas Wallyn
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